Personal Profile
Name: Fabienne Bichet
Role: Directrice de Casting
Location: Paris
A travaillé sur: Cessez-le-feu, Par instinct, Le fils de Jean…
Un peu plus sur Fabienne Bichet...
Interview
Pouvez-vous nous parler de votre parcours, et de la manière dont vous avez commencé à travailler dans le milieu du cinéma ?
Au départ, je n’étais absolument pas destinée à travailler dans le cinéma. Toute ma vie, j’ai voulu être infirmière, c’est pourquoi j’ai d’abord suivi une formation à l’école d’infirmière pour ensuite travailler dans un hôpital. Si je n’avais pas été renvoyée de l’hôpital je serais encore infirmière aujourd’hui, et non directrice de casting ! A la suite de mon départ, j’ai commencé à exercer le métier d’hôtesse à Paris. Le patron de la société dans laquelle je travaillais m’a ensuite confié la responsabilité de trouver des hôtesses. Je n’avais jamais imaginer travailler un jour dans le cinéma, mais cette expérience constituait déjà pour moi le début de ma carrière dans le milieu du casting. J’ai par la suite embauché des hôtesses en province pour différentes manifestations et sponsors pendant 1an. A l’époque où je travaillais à l’hôpital, j’avais assisté à un tournage dans un château qui m’avait fasciné et fait réaliser qu’il y existe des vies plus légères que d’autres. Je travaillais à l’époque dans des services lourds, j’avais donc trouvé ce tournage assez magique sans savoir qu’un jour cela me rattraperait. Au bout d’un an, lorsque j’ai eu envie de diversifier l’activité des hôtesses, j’ai commencé à faire du porte à porte auprès des sociétés de production pour proposer à toutes ces jeunes filles de faire de la figuration dans des films. Pour le premier film, mon fichier d’hôtesses ne convenait pas car ils cherchaient des enfants. J’ai alors fait les sorties d’écoles pour trouver des enfants pour ce tournage. Sur un deuxième film, la production cherchait 20 vieilles femmes pour tourner nues dans un hammam. Je suis alors aller danser à la coupole à Paris pour trouver 20 vieilles dames qui accepteraient de tourner. Le directeur de production ayant aimé mon travail, il m’a ensuite emmené avec lui sur son prochain film, « Le dernier métro » de François Truffaut. En parallèle, je suis allée au festival de Cannes, où j’assistais à 5 projections par jour. Je découvrais le monde à travers le cinéma. Ensuite j’ai fait du casting figuration sur les plus grands films du cinéma français des années 1980 comme James Bond, mais également pour le cinéma américain et italien. Sur « Pentimento », le dernier film de Tonie Marshall, l’un des acteurs du film Antoine de Caunes m’a proposé de le rejoindre sur une petite chaine de télévision sur laquelle il démarrait avec son équipe, Canal+ ! Je faisais alors tous les castings (acteurs, chroniqueurs, présentateurs) nécessaires pour la chaine. Cela a représenté beaucoup d’investissement pendant quelques années. J’ai ensuite continué à faire des films pour le cinéma et à travailler en parallèle sur les émissions de Canal+.
Sur une production, êtes-vous en charge de la totalité de la distribution des rôles, ou bien seulement de certains rôles spécifiques ?
Je suis en charge de la totalité de la distribution des rôles. Cette distribution a lieu en deux temps. D’abord je cherche les deux rôles principaux, ce qui s’apparente davantage à du marketing qu’à une recherche artistique car en fonction du niveau financier dans laquelle s’inscrit l’histoire, je vais rechercher un acteur dans telle ou telle catégorie. Une fois que le choix pour les deux rôles principaux est fait, le réalisateur part à la recherche de financement pour le film. Dans un deuxième temps je reviens pour distribuer tous les rôles secondaires. Pour la télévision, le choix du casting est plus linéaire et je travaille vraiment dans la continuité du projet.
Vous avez travaillé en tant que directrice de casting de figuration, ce qui doit être une expérience bien différente de celle de directrice de casting d’acteurs principaux ou secondaires. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces deux expériences?
Ces deux expériences étaient formidables ! Pendant toute une année, j’ai fait du casting figuration, ce qui m’a permis d’apprendre à connaitre les acteurs sur le tournage. J’ai pu nouer des liens forts avec eux, d’abord des liens d’amitié puis des liens confiance. J’ai pu voir quel était leur champ du possible et acquérir de la légitimité auprès d’eux. Il m’a fallu 10ans pour acquérir suffisamment de connaissances sur l’industrie et de comédiens. Certains vont plus vite, mais ces 10ans ont été nécessaires pour moi comme je n’avais jamais travaillé dans ce milieu.
Quelles sont les différentes étapes de sélection d’un acteur pour un casting ?
Afin de repérer et de mieux connaitre le jeu des acteurs, je vais beaucoup au théâtre. Je reçois également un nombre conséquent de films et de candidatures spontanées de comédiens, souvent tout juste sortis d’école. Je dispose aussi d’un fichier d’agents artistiques d’acteurs. Quand je lis un scénario, je commence à distribuer mes rôles en m’appuyant sur tous ces fichiers d’acteurs et d’agents artistiques. Je sélectionne une dizaine d’acteurs pour en recevoir 3 par rôle, puisque je ne dispose que de 4 semaines pour distribuer une quarantaine de rôles. Je fonctionne par éliminations pour mes sélections en prenant en compte la personnalité du réalisateur, les acteurs qui joueront en face, mais également du timbre de la voix ou de l’énergie de l’acteur ou de l’actrice, afin de créer des bons tandems.
En tant que directrice de casting, vous êtes amené à interagir avec de nombreux professionnels de l’équipe d’un film comme le réalisateur, les acteurs, le producteur…. Quel est votre rapport avec chacun?
Au départ, soit je suis engagée par un producteur parce qu’il a vu d’autres films sur lesquels j’ai travaillé, parce qu’il connait ma personnalité et qu’il a envie de travailler avec moi. Soit le réalisateur demande au producteur s’il est possible que je fasse le casting de son film. Cette confiance que m’accorde le producteur ou le réalisateur se gagne grâce aux films que j’ai fait et aux les liens que j’ai tissé avec les acteurs. Plus un directeur de casting fait de castings, plus il connait d’acteurs, et plus un réalisateur lui accordera sa confiance pour le suivre sur son prochain film. Ce lien de confiance est également important pour être force de proposition auprès des acteurs. L’écoute et l’observation sont alors primordiales. Il est important de savoir qu’il n’est pas possible de dire que tel acteur serait bien pour un rôle spécifique. Il s’agit surtout de savoir quel acteur serait bien pour ce rôle, avec ce réalisateur et cet acteur en face de lui. Si je travaille avec un réalisateur précis dans ses attentes, qui pourrait presque jouer à la place de l’acteur, je vais proposer un acteur très à l’écoute. En revanche, si je travaille avec un réalisateur limité dans sa communication, je vais sélectionner des acteurs dotés d’une force de proposition et d’une grande confiance en eux. La personnalité du réalisateur et des acteurs joue un rôle important. C’est pour cela que l’on peut trouver un acteur bon dans un film, et mauvais dans un autre ! De la même manière, je ne peux pas mettre à jouer ensemble un acteur cérébral, qui fera plusieurs tentatives avant de réussir la prise, et un acteur instinctif, qui réussira une prise du premier coup, mais aura du mal à comprendre ce qu’on attend de lui s’il doit recommencer plusieurs fois. Réussir un casting demande une bonne écoute et une bonne observation !
Entre « Par instinct » de Nathalie Marchak, « Cessez le feu » d’Emmanuel Courcol, « Le fils de Jean » de Philippe Lioret ou encore « Les heures souterraines » de Philippe Harel, vous avez travaillé sur de très beaux films. Sur combien de projets travaillez-vous en moyenne par an ?
Comme je diversifie mes activités (coaching d’acteur, enseignement en université, gestion d’une saison culturelle dans une commune…), j’ai la chance de pouvoir choisir les films sur lesquels je travaille. Je travaille sur environ 4 à 5 films par an, et je choisis seulement des projets auxquels je crois. L’argent n’est pas mon moteur, je préfère gagner moins plutôt que de travailler sur un film auquel je ne crois pas.
Lorsque plusieurs acteurs conviennent pour un rôle, la sélection doit être très compliquée ! Comment arrivez-vous à choisir parmi différents acteurs (que ce soit acteurs principaux ou secondaires) qui conviendraient à un même rôle ? Quel est votre état d’esprit au moment de cette décision ? Faites-vous appel à d’autres personnes lorsque le choix s’avère trop difficile ?
Le choix des acteurs principaux est lié à l’économie du film, et n’est pas nécessairement un choix artistique, donc la sélection se fera davantage sur des critères financiers. Parfois, l’équipe d’un film va même réécrire et adapter le scénario à un acteur plutôt que de changer d’acteur.
Pour les rôles secondaires, le choix des acteurs se fera selon le réalisateur du film et l’acteur qui jouera en face. Si personne ne se présente comme une évidence lors des castings, j’en refais de nouveaux jusqu’à trouver l’acteur que je cherche.
Entre le timing serré d’un tournage, la pression de devoir trouver l’acteur parfait pour un rôle ou les demandes bien spécifiques des réalisateurs, votre profession n’est pas de tout repos ! Quel est l’aspect de votre profession que vous considérez comme étant le plus difficile? Comment le gérez-vous ?
La partie la plus compliquée de ma profession est la partie logistique. Je dois faire en sorte que les rendez-vous de chacun soient réalisables, ce qui nécessite une organisation très rigoureuse.
Au contraire, quel est pour vous l’aspect le plus gratifiant de votre profession ?
J’aime beaucoup être dans ma salle de casting et faire des essais avec des acteurs, que je connais plus ou moins bien, pour assurer la cohérence de la distribution. Ces essais me permettent de bien mesurer leur potentiel et leur capacité de jeu. J’essaye d’être suffisamment inventive pour amener la scène dans des couleurs différentes. Cela me permet aussi d’apprendre à connaitre de nouveaux acteurs !
Votre profession vous invite à découvrir des profils très différents dans le milieu du cinéma. Avez-vous fait une rencontre particulièrement marquante lors d’un casting, d’un tournage ou autre ?
Il y a eu plein de belles rencontres et de projets marquants ! J’ai notamment adoré faire des films qui m’emmenaient sur un terrain de connaissance que je n’avais pas. Par exemple, travailler avec Thierry Binisti sur la trilogie Louis XIV, Louis XVI, Louis XV était très intéressant, car il s’agissait de tout un pan d’histoire filmé à travers la politique et l’économie et transposé à aujourd’hui. J’ai adoré travailler sur ce projet car cela m’a permis de combler des lacunes de connaissance. J’ai également été ravie d’être acceptée par le réalisateur.
Votre rôle est surtout fondamental durant la période avant le tournage d’un film. Avez-vous néanmoins l’occasion d’assister au tournage ? Avez-vous un souvenir particulier de tournage que vous aimeriez nous partager ?
Lorsque je me rends à un tournage, mon travail est déjà terminé. Je m’y rends pour vérifier que je ne me suis pas trompé sur le choix des acteurs. Je reste seulement 1h ou 2 sur le tournage et me rends surtout à la cantine pour discuter avec l’équipe.
J’ai effectivement un souvenir particulier de tournage lorsque je travaillais à Canal +. Je faisais aussi à ce moment-là tous les castings pour Karl zéro, Groland, mais aussi du cinéma d’auteur, ce qui témoigne de la diversité des projets auxquels j’ai participé. J’avais alors une totale liberté et responsabilité sur le choix des acteurs. Comme nous être rapides, il est arrivé qu’il y ait quelques problèmes de compréhension. Nous tournions une scène dans laquelle figurait une tribu de Papou en Amazonie, qui vivait avec juste un pagne. Des étuis péniens devaient donc être portés par les acteurs. Pour les rôles, j’avais sélectionné 10 jeunes personnes auxquels j’avais expliqué la scène. Le jour du tournage, sur lequel je n’étais pas, la production m’a appelé pour me demander de les rejoindre sur le tournage. Les 10 acteurs refusaient catégoriquement de porter les étuis péniens que l’équipe avait fabriqué pour eux. Face à ce refus, nous n’avons pas pu tourner la scène. Cela m’a montré que l’on ne peut pas toujours avoir que l’on veut, même en faisant preuve de beaucoup de conviction, et qu’il est important d’avoir une très bonne écoute et communication ! Je gère avant tout de l’humain et il faut être prudent, car les acteurs peuvent bien sûr dire non.
En tant que directrice de casting, vous voyez le projet d’un film continuellement évoluer ! Quel sentiment éprouvez-vous lorsque vous allez voir un film sur lequel vous avez travaillé ?
Parfois, je suis très heureuse d’avoir été associé à un projet, de l’avoir porté et de voir le résultat. Quelques fois même, je sais d’avance que le résultat sera à la hauteur, comme pour les films de Philippe Harel, sur lesquels j’accepte de travailler avant même d’avoir lu le scénario. Ce réalisateur m’inspire une confiance totale et je sais que son film sera intéressant. En revanche, quelques fois, un bon scénario ne fait pas toujours un bon film. De la même manière pour les spectateurs qu’une bonne bande annonce n’induit pas forcément un bon film. Il y a toujours une part d’inconnu entre le scénario et le résultat final, ce qui est très excitant aussi !
Nous imaginons que plusieurs étapes sont nécessaires avant de devenir directeur de casting. Quel est le chemin à emprunter pour exercer cette profession? Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait suivre cette voie ?
Afin d’exercer la profession de directeur de casting, il est indispensable d’aller au cinéma, de regarder la télévision, d’aller au théâtre, de faire des fiches sur les comédiens et les personnages, et de rencontrer les acteurs. La personnalité de l’acteur compte énormément, au-delà de sa capacité à être un bon interprète. Il faut du temps pour bien les connaitre, temps qui s’avère plus ou moins long pour chaque acteur selon l’énergie et la passion qui l’anime. Ensuite, il est possible de se former en étant assistant de directeur de casting. Quand je prends un assistant, j’attends de lui d’avoir un bon sens de l’organisation, du pragmatisme, et de savoir utiliser l’informatique, qui sont des qualités de bases. Il peut aussi être à mes côtés pour assister aux essais, voir comment je dirige les comédiens, quelles sont mes attentes auprès d’eux, ce qui fait que je choisis un acteur plutôt qu’un autre, et d’apprendre à travailler. C’est une approche plus rapide que celle qui a été la mienne en autodidacte. J’ai appris de mes erreurs en travaillant beaucoup, jour et nuit. A savoir que tout le monde ne peut pas être directeur de casting. Il faut avoir une bonne écoute, une excellente mémoire visuelle et une sensibilité particulière !
Avez-vous également des conseils pour des personnes fans de cinéma qui aimeraient devenir figurants sur des films ? Quelle est la procédure à suivre ?
Il existe un syndicat des chefs de file (personnes chargées de recruter les figurants) qui répertorient l’ensemble des chefs de file. Le casting figuration commence au moment où je finis mon casting d’acteur. Donc lorsque les acteurs en recherche de cachet souhaitent être figurant sur un film et craignent que cela leur fasse du tort de faire de la figuration, je les informe que ce n’est pas le cas étant donné que les castings d’acteurs et de figurations sont réalisés par des personnes différentes. Pour être candidat à la figuration, il faut être prudent car certaines sociétés demandent aux candidats de l’argent pour créer leur fichier ou pour réaliser un book photo, ce qui est une escroquerie. Seulement deux photos, et non un book entier, sont nécessaires pour une candidature. En France, il existe une association des chefs de file visible auprès desquels les candidats peuvent envoyer leurs photos. Sur certaines plateformes comme Cineaste.org ou AgenceArtistique.com, qui sont des plateformes fiables et sérieuses, il est possible de payer pour avoir plus de visibilités auprès des annonces de casting.
Vous êtes également membre du comité des Molières et Juré au sein de Festivals pour remettre des prix d’acteurs. Pouvez-vous nous parler de ces deux expériences et des fonctions que cela représente ?
Je suis au festival d’Avignon tous les ans donc je vois plus d’une centaine de pièces pendant toute la durée du festival. Je suis également trois fois par semaine au théâtre à Paris, ce qui me permet de voir l’essentiel du théâtre, et ce depuis 30ans. Travailler pour les Molières et remettre des prix représente donc une continuité de mon travail. Pour les festivals, j’aide les associations de gens passionnés qui créent des festivals mais qui n’ont pas de lien avec des réalisateurs et des acteurs français. Je leur apporte ainsi mes connaissances et mon réseau, et les aide à constituer leur jury.
La situation actuelle est particulière et difficile pour l’industrie du cinéma. Néanmoins, avez-vous reçu des sollicitations pour des projets futurs ?
Je travaille en ce moment sur un film finlandais. Avec la crise que nous connaissons, j’ai dû m’adapter et travailler différemment comme la réalisatrice était en Finlande et que je me trouvais à Paris. Avant le Covid-19, je dirigeais les acteurs dans ma salle de casting puis les acteurs se rendaient en Finlande pour le tournage. Une fois que la situation a été bloquée, je demandais aux acteurs d’envoyer des essais par vidéo grâce aux indications de jeu que je leur donnais. Si l’essai n’allait pas, je leur demandais de recommencer en leur donnant des directions de jeu. J’ai également travaillé sur un film avec un réalisateur au Luxembourg. Pour ce film je recherchais une jeune fille de 16/18ans. Nous avons dû travailler en vidéo à distance. Je donnais une scène et des indications de jeu à la jeune actrice qui jouait la scène devant son ordinateur.
Y’a-t-il d’autres projets sur lesquels vous travaillez dont vous souhaiteriez nous faire part ?
En plus de mon activité de directrice de casting, je forme des acteurs au Bénin, au Togo, au Burkina Faso et au Cameroun. Les méthodes de jeu pour la télévision africaine ne sont pas les mêmes que pour le cinéma à l’international. Les acteurs africains ont un jeu très démonstratif, qui convient parfaitement à la télévision locale, mais pour pouvoir travailler sur des coproductions, je les fais travailler sur un jeu beaucoup plus intérieur. J’anime des ateliers de formation aux techniques d’acteurs pour le cinéma, et j’essaye à partir de ces techniques de montrer aux femmes qui ne peuvent pas vivre de leur métier d’actrice en Afrique que leurs compétences sont transposables dans le monde des entreprises. Je leur montre qu’elles peuvent réaliser énormément de choses en dehors de leur métier d’actrice ! Cela donne lieu à des échanges très intéressants. J’anime aussi des ateliers d’improvisation pour développer le sens de la répartie, ouvrir l’imaginaire, travailler sur la précision du langage ou encore savoir limiter son temps de parole. J’ai inventé des modules de formation de 10 jours pour les amener à utiliser leurs compétences d’acteur de façon diversifiée, comme je le fais moi-même dans ma profession de directrice de casting. Au début, j’avais des ateliers mixtes, puis j’ai décidé de n’avoir que des femmes dans mes ateliers. Je souhaite développer ces modules de formation dans d’autres pays du continent africain.
Depuis 5ans, j’enseigne également une journée par semaine à l’Université Catholique de Paris auprès d’étudiants qui ne sont pas du tout destinés à travailler dans le cinéma. Je les aide à avoir une meilleure communication orale à partir de techniques de formation des acteurs dans l’exercice de leur métier de journaliste. J’interviens aussi sous forme de stage dans des écoles de seconde chance où je travaille auprès de jeunes sur leur capacité à s’exprimer, à oser s’affirmer, à ouvrir leur imaginaire… Nous travaillons aussi leur présence et leur voix, leur gestion du stress ou la prévention des conflits. Tous ces ateliers et ces modules de formation sont une continuité de mon métier de directrice de casting !